100 Bullets

Publié le par Fei

Et voilà, j'ai fini le superbe et fort long Suikoden V. Pas loin de 80h de jeu et 100 personnages sur les 108 recrutables. Je vais peut-être me lancer dans Suikoden II (émulation Playstation sur PC), en attendant Final Fantasy XII qui arrive le 22 février. Mais d'autre part, côté anime, les affaires reprennent, avec Bleach qui a terminé ses fillers et ceux de Naruto qui sont dans la dernière ligne droite. Côté séries, maintenant, Heroes reprendra la semaine prochaine, même si il semblerait que ce soit pour 7 épisodes avant une nouvelle coupure de quelques semaines. 24 va entamer une nouvelle saison, la 6e, dont les 4 premiers épisodes sont disponibles en qualité DVD sur bittorrent. Une "fuite" qui me semble bien orchestrée pour créer un bon gros buzz autour de la saison qui va probablement péter les scores d'audience au démarrage. Lost devrait reprendre un poil plus tard, le 7 février. Mais je m'égare, aujourd'hui je continue ma thématique comics avec le chef d'oeuvre de Brian Azzarello et Eduardo Risso : 100 Bullets.

D'abord, un petit résumé...
Dizzy Cordova sort juste de taule, mais personne ne l'attend dehors, son mari et son fils ont été assassinés pendant qu'elle purgeait sa peine. Enfin si, quelqu'un l'attend : l'agent Graves, qui lui offre une mallette contenant des preuves incriminants les responsables de la mort des siens, ainsi qu'un flingue et 100 balles intraçables lui garantissant une immunité totale. Dizzy ignore les buts de l'agent Graves, mais accepte l'opportunité de se venger. Rapidement, un autre homme mystérieux entre en jeu, Mr Shepherd, qui semble en savoir long sur Graves. Graves, lui, est loin d'avoir fini sa distribution de mallettes. Il semble avoir des comptes à régler avec une organisation, le Trust. Un autre nom remonte : les Minutemen. Et que s'est-il passé à Atlanta il y a quelques années, qui semble être le point de départ de tout ça ? Un jeu dangereux débute, où les pions ne savent pas toujours qu'ils en sont et quelle est leur importance, et où les joueurs ne dévoilent leur jeu que lorsque c'est nécessaire...

Noir, violent, superbe, renversant, passionnant, complexe... La liste des qualificatifs qu'on peut coller à 100 bullets est longue. Son scénario est complexe et ciselé, d'une précision implacable. Comme le dit Shepherd : tout le monde est connecté, et lui sait qui tire les ficelles. Azzarello
déroule son histoire en maître de jeu, en introduisant ici un personnage qui sera central 10 épisodes plus tard, en réutilisant ici un autre élément qui n'était qu'un détail 6 épisodes avant, etc... Il sait très bien où il va, et ballade le lecteur avec une maestria rare. Sa trame est riche et complexe, les fils se croisent et se décroisent, et seul Azzarello sait à quoi ressemblera la tapisserie une fois complète.

On croise dans la série un grand nombre de personnages, qui se retrouvent impliqués dans le jeu dangereux de Graves et Shepherd, et dont tous ne sortiront pas indemne ou même vivant. Pourtant Cole Burns le vendeur de glace, Lono le tueur sadique increvable, Megan Dietrich l'executive woman cynique, Milo le privé au visage ravagé, tous sont connectés, parfois sans le savoir. Pour la plupart des personnages, Azzarello prend le temps de développer leur histoire personnelle, avant de les relier à la trame principale. A chaque fois que Graves offre une nouvelle mallette à quelqu'un, son passé et son histoire nous sont racontés. 100 bullets est donc une somme de petites histoires (en général très bien écrites, variées mais très sombres), dont certains éléments et protagonistes viennent enrichir la grande histoire, celle du Trust, des Minutemen, et de la partie qui se joue entre eux, Graves et Shepherd.

100 bullets a donc un scénario d'une qualité rare (les scénarios construits avec autant de brio et aussi complexes se comptent sur les doigts d'une main de lèpreux), mais il faut aussi souligner la qualité incroyable du travail de Risso au dessin. Ses personnages sont de vraies gueules, belles ou laides, sa narration hyper fluide. Sa façon de jouer avec les ombres est grandiose, ses expressions faciales assez géniales. Il est globalement bien soutenu par les couleurs, simples et sans effets (les rares passages où le coloriste se laisse un peu aller sonnent faux). Le tout dégage une ambiance incroyable, véritable écrin pour le scénario.

Cette série est totalement incontournable, graphiquement et scénaristiquement. Un chef d'oeuvre de noirceur, de violence, de composition de personnages, passionnant et complexe. Tu admires Tarantino pour sa mise en scène, son sens du dialogue et ses montages hyper précis et maîtrisés ? Azzarello joue dans la même cour, sauf que ça fait déjà plus de 75 épisodes que ça dure, et que la précision de sa mécanique laisse rêveur. 100 Bullets est un monument de la BD en général, que tout le monde doit lire pour voir la marge entre de la bonne et de l'excellente BD. Une fois lue, elle devient automatiquement une référence en matière de polar et de scénar en général. Pour moi en tout cas, il y a un avant et un après 100 Bullets, tellement la série a placé la barre haut. La VO n'est pas forcément aisée pour qui veut profiter de la richesse des dialogues, mais la série reprend chez Panini. A noter que Soleil avait commencé une publication sous le titre A bout portant.

Publié dans Lectures

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A
Je porte une grande admiration pour cette série. J'ai découvert les dessins fabuleux de Risso sur un Batman Semic que j'ai acheté en promotion, lorsque le duo de 100 Bullets s'est mis sur Broken City. Et là, ce fut le coup de foudre. J'ai découvert 100 Bullets puis un tour à la biblitohèque municipale (une vraie mine d'or pour moi qui suis radine ^^;) m'a fait découvrir que Risso, en tant qu'Argentin, a aussi livré d'autres oeuvres. Bref, j'ai pu lire Chicanos et plein d'autres choses en noir et blanc. Risso et ses dessins merveilleux...Je ne peux acheter l'édition française. D'une parce qu'elle a mis trop de temps à sortir et que je m'étais offert jusqu'au volume 4 en anglais, de deux parce que finalement, c'est trop cher. Sans oublier le volume 2 qui doit paraître en deux parties, "grâce" à Semic.Je trouve les prix de Panini très élevés sur les Vertigo, c'est dingue de voir que 100 Bullets en okkaz coûte encore plus cher que mon TPB neuf sur amazon :(...
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F
Broken City c'était beau mais je crois que ça m'avait pas mal gonflé, quand même.En Argentine y a une certaine tradition du dessin, avec Risso, Meglia, Quino, etc...En occaz' c'est plus cher que le TPB neuf en comptant les frais de port ? o_0
T
Effectivement j'ai mal lu, mais je peux modifier ma réponse : Azzarello ne fait pas un montage-tout-à-l'envers pour faire croire que son scénario est épais et complexe...
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F
Bon là je crois que tout le monde a vu que t'es de mauvaise foi parce que tu détestes Tarantino... ^^
T
Pas très gentil de comparer Azzarello à Tarantino, Azzarello ne se contentant pas de balancer ce qu'il a pompé à droite à gauche sans digestion aucune... Et puis dans 100 Bullets ce n'est pas la violence pour la violence, hein !!!Tu parles de Panini, je trouve qu'ils ont bien foiré l'impression du 3° tome : le rouge sang paraissant un peu trop vermillon, bref toutes les couleurs sont trop claires !! Je ne sais pas ce que vaut la traduction par contre, mais je fais confiance au traducteur, Manesse étant à peu près le seul valable dans l'équipe trad' de Panini...
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F
M'aurait étonné que tu viennes pas baver sur Tanrantino, tiens... Et tu as visiblement mal lu puisque je parle de son talent de metteur en scène et de sa capacité à créer des mécaniques précises, pas de la valeur intrinsèque de ses scénarios... Pourriture communiste, va ! ^^Sinon j'ai pas vu la VF donc je ne peux aps al juger, pour la trad' j'espères que Manesse a fait du bon boulot aussi.