Desolation Jones

Publié le par Fei

desolationjones1.jpgTPB 1 : Made in England
Scénario : Warren Ellis
Premier arc dessiné par J.H Williams III et colorisé par José Villarubia
Série en cours , VF chez Panini

Mike Jones est un ancien agent du MI6, retiré du circuit et vivant à Los Angeles, qui sert secrètement de prison à ciel ouvert pour tous les anciens agents du renseignement (ils mènent leur vie, mais n'ont pas le droit de quitter la ville). On sait peu de choses de son passé, si ce n'est qu'il s'était mis à boire, provoquant sa déchéance professionnelle, qu'il est le seul survivant du Desolation Test, dont on ignore le but, et qu'il a passé un an sans dormir à servir de cobaye soumis à divers traitements psychologiques et physiques. De nos jours, c'est devenu une sorte de détective un peu spécial, qui fuit la lumière du jour et dit ne plus rien ressentir, et qui ne traite que des affaires touchant à son milieu d'anciens du renseignement. L'histoire commence alors qu'un vieux bonhomme malade lui demande de retrouver ce qu'on lui a dérobé, à savoir la collection privée de pornos home made de Hitler. Commence alors une plongée dans l'univers trash, violent et cynique de cette singulière communauté secrète.

Ellis nous pond là une nouvelle série assez barrée à l'humour trash (un anglais ravagé qui recherche la collection de porno amateur d'Hitler, c'est pas courant), à la violence et aux dialogues assez crus. Une série très sombre, avec des personnages totalement atypiques dont le seul point commun est d'être fêlé. Et ça marche à fond ! A mon avis, soit la série accroche tout de suite, soit elle provoque un rejet immédiat, avec son univers tordu. Jones le survivant qui ne ressent plus rien, R
desolation.jpgobina la fana de trucs mécaniques qui explosent mais qui semble un peu plus saine d'esprit que lui, Emily qu'une expérience ratée a condamné à la solitude extrême, Jeronimus qui ne mange que 4 fois par an de la viande à même la bête, voilà quelques uns des persos croisés dans ce premier arc, et qui donnent une bonne idée de la relative bizarrerie de l'univers de la série, à mi-chemin entre réalisme et fantastique, une espèce de série d'espionnage/polar sous acide. Jones ne suscite pas franchement la sympathie, mais intrigue beaucoup. On se demande notamment en quoi le Desolation Test l'a affecté et comment il y a survécu, visiblement au prix d'un lourd tribut. L'univers de la série déroute et intrigue aussi, on a envie d'en savoir plus sur l'histoire de cette communauté spéciale et légalement invisible.

Niveau graphique, Williams III se donne à fond. Ses visages sont terribles et très expressifs, son dessin très lisible, ses scènes d'action très bien découpées en instants clé. Le tout est magnifiquement mis en ambiances par Villarubia qui arrive à rendre une atmosphère très sombre sans gâcher le dessin, avec notamment des choix de couleurs sans effets gratuits et audacieux.

Desolation Jones est donc une série hautement recommandable, au moins pour ce premier arc. La suite est toujours signée Ellis mais dessinée par Zezelj, dans un style différent mais qui devrait bien correspondre à l'ambiance.

PS rien à voir : ajout d'un nouveau blog dans les liens, Nico Shark.

Publié dans Lectures

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