De la chance et du destin

Publié le par Fei

Tu le sais aussi bien que moi, le communisme est une belle idée qui ne pourra jamais marché car elle est fondée sur une hypothèse fausse : tous les hommes sont égaux. La grande loterie karmique de l'hérédité en est la preuve évidente, quand on naît avec une case en moins on est moins bien parti dans la vie, forcément. Y a pas de fatalité, mais certains commencent avec une quinte flush et d'autres avec une main de mort, l'égalité là-dedans on la cherche encore. Après cette entrée en matière aussi incongrue qu'en partie hors de propos, j'en arrive à notre premier sujet de ce soir, la chance, qui elle-aussi n'accorde ses bontés qu'à certains alors qu'elle aurait plutôt tendance à cracher à la gueule d'autres...

"Mais qu'est ce qu'y m'fait, là ?", Te demandes Tu avec angoisse. Eh bien tout celà vient de ma journée d'hier, où comme on dit, c'était pas trop mon jour. Rien de grave, juste l'accumulation de petites contrariétés qui pourrissent un jour. Hier, donc, après avoir gratté 10 minutes la couche de glace sur ma voiture, je passe un coup les essuies-glace, mais celui côté passager récalcitre. Qu'à cela ne tienne, je ressors gratter un coup, et je le décoince. Sauf qu'ensuite il a continué à refuser de bouger. Je savais pas que mon essuie-glace était syndicalisé et refusait de travailler en dessous de 0°C. Sur la route, alors que je tentais une utime tentative désespérée, le cuistre a eu le toupet de me défier ouvertement en daignant pivoter mais sans s'arrêter sur le pare-brise et en finissant sa course sur le rétro. Si il avait des doigts je pense qu'il m'en aurait fait un...
Tout ça ne m'ayant pas mis spécialement en avance, j'arrive au boulot 15 minutes avant le début de la formation que je devais animer. Je prépare les postes, je démarre l'application, et là rien. "Failed to connect to DataBase". Ah. La base de données, elle aussi vraisemblablement syndiquée, refuse de coopérer par solidarité. Et la seule personnage capable de m'aider est en déplacement au Danemark. Bien. Je suis pas spécialement parano, mais je connais une ou deux personnes qui seraient déjà en train de chercher qui peut bien vouloir leur nuire. J'annule donc la formation (qui avait déjà été reportée pour raisons techniques) et la replanifie. Sauf que la salle je ne peux pas la réserver, je n'ai pas les droits. Après deux tentatives de suicide (par ingestion d'agrafes et de trombonnes, puis par pendaison avec mon fil de souris), je décide de laisser courir, on verra demain.

Ceci n'est qu'un exemple de mon manque de chance. Je suis pas malchanceux, je me prends pas un pot de fleur sur la tronche dès que je sors, on m'ouvre pas les portes dans la figure, bref je ne suis pas le Pignon de la Chèvre, c'est juste que la chance ne s'intéresse pas à moi (Chance, si Tu me lis, il n'est pas trop tard, Tu es la bienvenue). Ceux qui savent combien j'ai ramé pour avoir le PCsur lequel je T'écris cette merveille de drôlerie, ce bijou d'esprit, ne me contrediront pas. J'ai pas de bol. Alors que j'en connais que la chance vient régulièrement visiter (j'aurais pu dire "qui ont le cul bordé de nouilles", mais oh ! pas de ça ici !). Quelques exemples simples... Si Tu as déjà roulé dans Paris, Tu sais à quel point il est dur de s'y garer. Eh bien pas pour tout le monde. Ma mère trouve TOUJOURS une place, à 50 mètres maximum (les jours où elle est en petite forme) de là où elle va. Il y a quelques années, au collège, un ami a joué au Millionaire et a gagné 50 000 francs. Et il jouait pas vraiment tous les jours, hein... On en connaît tous des comme ça. Moi je préviens mes amis de se mettre dans une autre file quand on va au supermarché, parce que systématiquement je tombe sur celle où un mec a décidé de payer en pièces de 2 centimes, où alors de régler son coca avec un billet de 500, et du coup y faut appeler 12 responsables sécurité, etc. Inutile de tout Te passer par le menu, Tu sais de quoi je parle, Tu l'as vécu aussi, du bon ou moins bon côté de la barrière.

Pourtant la chance ça n'existe pas, me souffle mon esprit relativement cartésien. Là où certains voient destin, karma, fatum, l'esprit scientifique ne voit qu'une combinaison de probabilités, dans le respect du principe de causalité, bref le déterminisme. Tout ça c'est bien gentil, mais il n'en reste pas moins que les probabilités semblent plus favorables à certains qu'à d'autres. Toujours les mêmes qui profitent des "bonnes " probabilités quand les autres se tapent encore et toujours le reste. Moi j'ai toujours été nul en probabilités, de toute façon, mais on pourrait croire qu'un tel constat d'injustice face à la chance va à l'encontre des lois de probabilités. On trouvera sans doute la réponse dans la théorie du Chaos déterministe, en y mettant une pincée d'attracteurs étranges. Je n'ai pas la moindre idée de quoi je parle dans cette dernière phrase, mais ça pète bien ce genre de termes. J'ai essayé de lire quelques trucs là-dessus, mais y me faudrait sans doute beaucoup de temps pour y comprendre quelque chose, et d'ici là Tu seras déjà vieux et moi aussi.

Revenons-en à des choses que nos cerveaux limités peuvent appréhender. La chance et le destin sont donc des conceptions intimement liées, puisqu'elles partent du principe qu'elles peuvent bouleverser les probabilités. Le self made man parti de rien qui réussit envers et contre tous, voilà qui à première vue écorne les probabilités qu'il finisse comme les autres, sans connaître une vie exceptionnelle. Sauf que cette idée ne résiste pas longtemps au fameux Chaos déterministe, lequel dit que la causalité est toujours respectée, mais qu'au delà d'une certaine limite, les choses ne sont tout simplement plus prédictibles car trop complexes. En gros, la causalité demeure, on est juste incapable de la formaliser. Alors quoi ? Tout serait écrit ? Impossible de trancher : soit on considère que notre libre-arbitre nous permet de créer les évènements à l'origine de la chaîne de conséquences menant à ce qui nous arrive, soit on sonsidère que chacun de nos choix n'est que la résultante d'une équation avec un nombre immense de variables. Soit on est libre, soit tout ce que l'on fait n'est que la résultante des échanges moléculaires dans notre cerveau et de l'environnement qui nous influence. Soit on choisit, soit on subit. Soit j'écris ceci de mon propre chef, soit ce n'est que l'expression d'un influx nerveux résultante prédictible du précédent influx, lui-même résultant du précédent etc... Au fond on touche à un problème plus personnel de conception du monde, quasi mystique, pour savoir si nous ne sommes qu'un assemblage d'atomes, ou si il y a autre chose. A cela chacun doit trouver sa propre réponse, soufflée par son âme ou par l'enchaînement de réactions de son corps. A Toi de voir...
Tout ça à cause d'un essuie-glace, on comprend que parfois la prédictibilité aie ses limites, et c 'est peut-être pas plus mal...

Publié dans Rien à bloger

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H
Joli la citation de Churchill :)<br /> Bon sinon pour parler de la guigne... Je suis assez du genre à ne pas croire en la chance ni en la malchance parce que j'ai pu constater que, à de rares exceptions près (exeptions qui ont généralement une durée de vie limitée), les gens qui ont de la chance sont ceux qui savent la faire venir. Quand aux poissards, en y regardant bien, on s'aperçoit souvent que le hazard n'est pas prédominant dans tout ce qui leur tombe dessus.Après, on peut toujours avoir des gros coups de pot (gagner au Loto) ou des phases de poisse intense (j'en ai eu 2 ya pas si longtemps). Ces épisodes hasardeux sont sans doute explicables par une série d'équation mathématiques dont tous les paramètres ne dépendent pas de nous... Ce qui fait que si nous sommes le référentiel ça reste du hasard, mais là on va partir dans la philosophie. Quoi qu'il en soit, j'ai quand même l'impression que, à l'échelle d'une vie, ces épisodes de petits bonheurs et de petites couilles s'équilibrent.Et n'oublions pas qu'on a une forte tendance à croire que le chance nous est due et que la malchance est une injustice : si, dans la même journée, tu as évité de justesse un accident de voiture mais que tu as perdu tes cléfs, tu en conclueras qu'il t'es arrivé des saletés... Mais au final ce que tu as sauvé a infiniment plus de valeur que ce que tu as perdu ^__-
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F
Héhé, vu ton passif en stats je n en attendais pas moins !<br /> La chance nous est dure je ne sais ps, mais la machance est toujours ressentie comme une injustice en effet. De même qu on a plutôt tendance à être plus marqué par un petit passage malchanceux que par un petit passage chanceux.<br /> Effectivement la chance a aussi un sans doute un côté invisible. Comme tu dis, peut-être que si j'étais passé 30 secondes après sur la route je me serai pris un poids lourd. Je ne verrai ni chance ni malchance dans mon trajet, alors que les 30 secondes de retard causées par l'oubli de mon echarpe m'ont en quelque sorte sauvées la vie.<br /> Peut-être que la chance commune c'est ça : ne pas avoir de malchance plus souvent...
A
Le communsime ne stipule pas que tout les hommes sont égaux, mais qu'il est possible de donner à tous des moyesn égaux et des chances égales dans la vie, et ceci en passant d'abord par une période de réglementation et de controle.<br /> <br /> Cette période est propice à la prise de pouvoir d'un despote, le pouvoir étant centralisé par l'Etat et aux ordres d'un seul (au lieu d'un "conseil des sages", plus démocratique et moins dangereux). D'où l'histoire noire du communisme.<br /> <br /> Le communisme sait justement que nous ne sommes pas égaux, de part notre constitution biologique et l'environemment propre à chacun. Et le but est de corrigé cela en partageant équitablement.<br /> <br /> C'est une lutte contre la sélection naturelle (choix du plus adapté à un environement donné à un temps donné).
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F
Marrant comme citer le communisme à des fins d'humour fait toujours réagir les gens. ^^<br /> Mais tout cela est fort intéressant. Comme tu le dis, le communisme (out comme le capitalisme, en fait, mais peut-etre en pire) favorise l'emergence d'oligarchies relativement indéboulonnables ensuite. De toute facon, tous les systèmes ont des limites, le communsime a montré les siennes avant d'avoir eu le temps de montrer vraiment autre chose, pour caricaturer un peu.<br /> Et comme le disait Churchill, puisqu'on parle des systèmes, "la démocratie est le pire des systèmes, a l exception de tous les autres..."
R
Tout à fait d'accord avec toi : le communisme est une utopie avant tout (donc, littéralement : "nulle part"), et les essais d'application de cette idéologie l'ont dénaturée.<br /> Par rapport aux partis politiques, on a visiblement les mêmes orientations, comme je l'imaginais déjà à la suite de tes interventions sur le forum. Ta phrase "Je ne suis pas un parti, je suis des idées", d'ailleurs digne d'être référencée pour ta biographie prochaine, m'évoque un article que j'ai lu, sur le mouvement totalement méconnu "Votez pour Y". Ce mouvement vise à démontrer que la politique est totalement corrompue, devenue une joute médiatique entre stars dont l'image attire plus que le programme ; ils en voulaient pour preuve la bonne popularité d'une Ségolène Royal, malgré le fait que personne ne soit capable de dire un traître mot de son programme... D'où une idée, totalement inapplicable mais intelligente en soi, de réformer le système électoral afin que les électeurs votent pour un Programme entier, et non pour un nom ou un visage. C'est impossible à mettre en place, mais rien que le fait d'imaginer un tel concept renvoie en miroir à la grande faiblesse de notre système politique : la popularité du personnage, amenant à la démagogie, aux inégalités, et à tout le blabla qui fait de la politique un sujet de plus en plus délaissé par les jeunes.<br /> Pardonne-moi, je t'ai fait un roman, un peu éloigné de l'article qui plus est. Mais je suis d'humeur dialogueuse en ce moment, et j'avais envie de rebondir sur ta réponse. Excuse-moi, je m'arrête là, et laisse la place à ceux qui voudraient poser des commentaires intelligents et dans le sujet...
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F
Au contraire cher Mudas, tes divagations ne le sont pas tant que ça et sont fort intéressantes ! Si les commentaires de mes articles peuvent susciter quelques échanges d'idées entre moi et quelques lecteurs, voire entre lecteurs, j'en suis ravi.Je ne connaissais pas ce "Votez pour Y", mais c'est un concept dont l'application serait en effet salutaire, pour sortir de la politique spectacle et des effets de manche et d'annonce si chers à nos politiques. D'ailleurs, à propos de Ségolène Royal, a-t-elle vraiment un programme ? Pas sûr, faudrait que je me renseigne, tiens. En tout cas, je me souviens d'une analyse qui avait été faire sur la denière présidentielle ricaine, et qui disait que Kerry avait en partie perdu parce qu'il n'était pas capable de faire tenir son rogramme en phrases simples et courtes, du genre qui peut passer dans un sujet télé, où l'attention du spectateur est perdue au bout de 30 secondes. Simple et direct, c'est ce qui marche. Construit et argumenté, ça ne touche pas sa cible...Bientôt les slogans seront écrits en SMS...
R
 >> Ton bandana serait-il un peu teinté de rouge, cher Mudas ? ;)<br /> Pas plus que ça ; je réagissais juste à une vision que je trouve trop réductrice vis-à-vis d'une idéologie qui a apporté de bonnes et de mauvaises choses.<br /> Je me pose d'ailleurs quelques questions, auxquelles tu pourras peut-être apposer une pertinente réponse... Anticommuniste, antiumpiste, antisocial (tu perds ton sang froid...), antitout un peu quand même... Cher Fei, le justicier masqué n'est-il pour rien ? Quand le citoyen qui se cache sous le costume doit poser son bulletin anonyme dans l'urne, y-a-t'il un parti politique qui le satisfait ? Ou vit-il en ermite épicurien retranché, loin dans sa cabane où ne viennent le déranger que les essuie-glaces givrés ?
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F
2 lignes c'est forcement reducteur, mais le propos n'eatit pas la... ;-)Je ne sui pas anti-communiste, je pense que c'et un beau reve inapplicable, et dont les tentatives ont été totalement détournées...AntiUMP, la un peu plus, mais surtout pas tres fan de Sarko et Villepin...Anti social certainement pas, je perds tres rarement mon sang-froid, meme en pensant a toutes ces années de sevices... ^^Pour te repondre, je suis plutot a gauche. Je ne susi pas un parti pour suivre un parti, je suis des idées. Ainsi je vote a gauche pour la politique interieure, mais au centre pour la quetsion europeenne par exemple... Et pour les essuies-glace givrés, je serai meme pret a voter une reconduite a la frontiere !^^
G
Un peu facile, la faute a pas de chance pour les essuies-glace, t'aurais mieux fais de pas roupiller quand ton pere te filait des cours de mecanique ;)Allez je te dis comment faire la prochaine fois:Quand la bise est venue, on se trouve parfois fort dépourvu pour parvenir à décoller les essuie-glaces du pare-brise. Commencez par réfréner votre envie de les mettre en route : au mieux, vous risquez d'abîmer les raclettes de caoutchouc frottant sur le givre dur et au pire, vous pouvez endommager le moteur ou les fusibles des essuie-glaces. Pensez plutôt à les décoller délicatement de la base du pare-brise pour pouvoir ensuite les soulever à la perpendiculaire. Après cela, rien ne vaut une simple raclette achetée en supermarché ou en station-service pour vous débarasser efficacement du givre. Pour efficace qu'il soit, le seau d'eau bouillante est à proscrire car vous risquez d'endommager le joint de votre pare-brise.
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F
Méheuuuuu... D'abord je l'avais décollé la lame, mais y restait un petit paté de glace un peu au dessus et c'est ca qui l'a bloqué. Et pis bon j'ai fini par le réparer, j'ai juste mis un peu de temps parce que je suis pas doué.^^Toi le bricolo c'est ton truc, tu peux pas comprendre...^^