Faune routière
Aujourd'hui, un petit article sur les spécimens qu'on peut être amené à croiser sur nos belles routes de France, de Navarre, et même du monde. Car le bitume est un écosystème (enfin, plus système qu'éco) particulier qui a vu l'émergence d'un bon nombre d'espèces et sous-espèces (car oui, on trouve des hybrides), qu'on peut toutes placer dans la branche phylogénétique des conducteurs. Méfiance, car ces espèces peuvent se révéler dangereuses, même si toutes ne sont pas forcément agressives et/ou prédatrices. Petit tour d'horizon non exhaustif. Et en préambulle, je tiens à rappeler qu'il existe évidemment pour chaque espèce des individus mâles et femelles, hein...
Le justicier
Nommé ainsi en hommage au personnage mythique incarné par le non-moins mythique Charles Bronson (mais si, tu sais, je l'avais évoqué quand j'ai confessé mon goût des gros navets à la télé). Comme la police et la gendarmerie font mal leur boulot, le justicier se dresse, dernier rempart avant l'anarchie, seul contre tous. Il redresse les torts motorisés, sécurise les voies, rend le monde meilleur. En clair, le justicier c'est celui qui roule à 90 sur la voie de gauche et qui t'empêche de passer parce que oh, c'est limité à 90 alors t'as pas à rouler plus vite que ça mon petit père.
NB : on assiste parfois à une métamorphose ponctuelle d'une autre espèce en justicier. Par exemple, quand un Roi du monde vous fait des appels de phares injustifiés et qu'on ralentit juste pour le faire chier parce que oh, c'est limité à 90 alors on va pas doubler à 150 juste pour lui faire plaisir.
Le roi du monde
Comme son titre l'indique, il est le roi de la route, et tous les autres lui doivent obéissance et respect. C'est en général un mâle d'un âge déjà un peu avancé, qui conduit une grosse bagnole très chère dont l'assurance équivaut au budget annuel du Burundi, et qui évidemment téléphone en même temps, parce que oh, le temps c'est de l'argent et moi comment je paie mon assurance sinon ? Il zig-zague entre les autres voitures, a une prédilection prononcée pour l'appel de phares et le klaxon quand l'un de ses sujets ne s'écarte pas assez prestement de sa route. Il se fait flasher trois fois par semaine mais c'est sa boîte qui paie ; et de toute façon il n'a plus le permis depuis longtemps à cause de ces sales flics qui feraient mieux d'arrêter les vrais criminels en banlieue, mais il s'en fout parce que son avocat a trouvé une faille pour qu'il puisse quand même avoir le droit de rouler.
Le roi du monde a depuis peu engendré une sous-espèce : La revancharde. Généralement une femme, dans un très gros 4*4. Avant elle avait une Panda pourrie et passait la moitié du temps de conduite à pester contre les autres automobilistes incivilisés. Maintenant qu'elle domine les Panda pourries des autres, elle prend sa revanche et peut enfin en imposer sur l'asphalte. On dit que les mâles compensent une faiblesse anatomique avec une grosse voiture, que compensent les femelles ?
La Présidente du club de mode
Nommée ainsi en hommage à Queenie, la petite soeur de Daria dans le dessin animé du même nom, qui est vice-présidente du club de mode.
La présidente du club de mode peut en fait aussi bien être un mâle qu'une femelle. C'est celui ou celle qui a du flair, qui se retrouve toujours dans la bonne file au bon moment, celui qui sent la tendance. Une fois repéré, réussir à imiter son comportement assure un gain de temps parfois considérable, en réduisant le temps de bouchons effectués au minimum incompressible. La présidente du club de mode est toutefois une espèce versatile, et peut perdre ses attributs pour lamentablement se planter à chaque fois qu'elle tente un changement de file pour aller plus vite.
La Tortue anémique
Son nom est évocateur, la Tortue anémique c'est celui qui se traîne misérablement et qui rend complètement dingue. C'est souvent une personne âgée, qui a peur au-dessus de 35 km.h-1 à cause de ses réflexes limités (sa distance de freinage est deux fois plus longue que la normale). En soi, la tortue anémique n'est ni très dangereuse ni aggressive. Mais son comportement sur la route finit souvent par pousser les autres au bord de la folie, les incitant à adopter une conduite franchement douteuse et plus que discutable. Même le plus placide des bonzes bouddhistes sous morphine finira par devenir un monstre d'exaspération et de frustration, à l'affût de la première occasion -fût-elle en virage ultra-dangereux avec franchissement de ligne continue et ravin adjacent- pour placer un monstrueux extérieur ou intérieur à l'impudente limace, en général inconsciente de la détresse automobile qu'elle provoque. La tortue anémique a comme effet corrolaire de rendre les autres conducteurs franchement cons et étonnament irritables. Les passagers d'un véhicule pris dans le sillage d'une tortue doivent, pour leur propre sécurité, garder ceci en mémoire. On a vu trop de couples détruits, trop de passagers débarqués en rase-campagne sur un bord de départementale, trop d'enfants baillonnés dans le coffre à cause d'une tortue.
Le Taré
Espèce à durée de vie réduite, le taré est une espèce dangereuse. C'est lui qui passe à 110 sur la bande d'arrêt d'urgence parce que les bouchons, très peu pour lui, merci. Il n'est pas rare en plus qu'il conduise un tas de boue dont il pousse le moteur un peu plus que de raison, laissant derrière lui un sillage obscur et nauséabond. Evidemment, il conduit sans ceinture, parce que ça l'empêche de conduire avec un pied sur le tableau de bord (celui qui sert à rien, là, celui que les autres mettent d'habitude sur le frein). Il n'aime rien mieux que de frôler les autres voitures à une vitesse indécemment surréaliste, et le slalom routier n'a plus de secrets pour lui (même si parfois il accroche, pardon il rippe un peu sur les autres).
Le Taré possède quelques sous-espèces dont le Petit branleur ou Gros Mickey, qui pense pouvoir faire au moins aussi bien que Sébastien Loeb parce qu'il a fait péter les scores sur Gran Turismo. Il conduit la voiture paternelle (il n'est pas rare que celui-ci soit un roi du monde, d'ailleurs), beaucoup trop puissante pour lui, et pense que rouler à 150 sur le périph' fait de lui un vrai, un dur. Il ne respecte absolument rien qui possède moins de 180 chevaux.
Le Pétochard
C'est une sorte de variante de la Tortue anémique. Le pétochard, comme son nom l'indique, tremble comme une machine à laver en mode essorage dès qu'il se trouve sur une route fréquentée. Il n'aime pas la vitesse, pas les virages, pas les routes à double-sens, pas les autres véhicules, pas la pluie, pas la nuit, pas les piétons, etc... Il s'arrête 30 secondes dès qu'il voit un stop sur une autre voie que la sienne, au cas où. Il regarde 28 fois à droite et à gauche avant de s'engager, et recommence tout le processus si par malheur une voiture a le temps de s'approcher à moins de 150 mètres pendant le -long- laps de temps nécessaire. Il est incapable de prendre le périph' ou de conduire dans Paris, puisqu'il est incapable de s'imposer. Même sur autoroute il attend sur la bande d'accélération que les 4 voies soient dégagées avant de s'engager. Il fait une pause toutes les 20 minutes, parce que toutes les 2h ça lui paraît un peu beaucoup. C'est aussi lui qui change de portière à la moindre éraflure, parce qu'on sait jamais, on plaisante pas avec la sécurité, oh.
Voilà quelques échantillons croisés lors de mes -nombreux- kilomètres parcourus à bouffer du bitume. Il y en a sans doute d'autres, et puis l'évolution nous en aménera des toutes neuves aussi... ^^
Cet article est quelque part un petit hommage à Steve Irwing, Crocodile Hunter australien mort en tournage après avoir taquiné de trop près une raie qui l'a mortellement piqué en plein thorax. Tu avais peut-être déjà vu un de ses docus, c'était un blondinet toujours en tenue d'explorateur, qui se frottait a à peu près toutes les espèces les plus dangereuses de la création, avec pas mal d'humour. Comme le dit son père, c'est sans doute pour lui une plus belle mort que de finir sous un bus.
Le justicier
Nommé ainsi en hommage au personnage mythique incarné par le non-moins mythique Charles Bronson (mais si, tu sais, je l'avais évoqué quand j'ai confessé mon goût des gros navets à la télé). Comme la police et la gendarmerie font mal leur boulot, le justicier se dresse, dernier rempart avant l'anarchie, seul contre tous. Il redresse les torts motorisés, sécurise les voies, rend le monde meilleur. En clair, le justicier c'est celui qui roule à 90 sur la voie de gauche et qui t'empêche de passer parce que oh, c'est limité à 90 alors t'as pas à rouler plus vite que ça mon petit père.
NB : on assiste parfois à une métamorphose ponctuelle d'une autre espèce en justicier. Par exemple, quand un Roi du monde vous fait des appels de phares injustifiés et qu'on ralentit juste pour le faire chier parce que oh, c'est limité à 90 alors on va pas doubler à 150 juste pour lui faire plaisir.
Le roi du monde
Comme son titre l'indique, il est le roi de la route, et tous les autres lui doivent obéissance et respect. C'est en général un mâle d'un âge déjà un peu avancé, qui conduit une grosse bagnole très chère dont l'assurance équivaut au budget annuel du Burundi, et qui évidemment téléphone en même temps, parce que oh, le temps c'est de l'argent et moi comment je paie mon assurance sinon ? Il zig-zague entre les autres voitures, a une prédilection prononcée pour l'appel de phares et le klaxon quand l'un de ses sujets ne s'écarte pas assez prestement de sa route. Il se fait flasher trois fois par semaine mais c'est sa boîte qui paie ; et de toute façon il n'a plus le permis depuis longtemps à cause de ces sales flics qui feraient mieux d'arrêter les vrais criminels en banlieue, mais il s'en fout parce que son avocat a trouvé une faille pour qu'il puisse quand même avoir le droit de rouler.
Le roi du monde a depuis peu engendré une sous-espèce : La revancharde. Généralement une femme, dans un très gros 4*4. Avant elle avait une Panda pourrie et passait la moitié du temps de conduite à pester contre les autres automobilistes incivilisés. Maintenant qu'elle domine les Panda pourries des autres, elle prend sa revanche et peut enfin en imposer sur l'asphalte. On dit que les mâles compensent une faiblesse anatomique avec une grosse voiture, que compensent les femelles ?
La Présidente du club de mode
Nommée ainsi en hommage à Queenie, la petite soeur de Daria dans le dessin animé du même nom, qui est vice-présidente du club de mode.
La présidente du club de mode peut en fait aussi bien être un mâle qu'une femelle. C'est celui ou celle qui a du flair, qui se retrouve toujours dans la bonne file au bon moment, celui qui sent la tendance. Une fois repéré, réussir à imiter son comportement assure un gain de temps parfois considérable, en réduisant le temps de bouchons effectués au minimum incompressible. La présidente du club de mode est toutefois une espèce versatile, et peut perdre ses attributs pour lamentablement se planter à chaque fois qu'elle tente un changement de file pour aller plus vite.
La Tortue anémique
Son nom est évocateur, la Tortue anémique c'est celui qui se traîne misérablement et qui rend complètement dingue. C'est souvent une personne âgée, qui a peur au-dessus de 35 km.h-1 à cause de ses réflexes limités (sa distance de freinage est deux fois plus longue que la normale). En soi, la tortue anémique n'est ni très dangereuse ni aggressive. Mais son comportement sur la route finit souvent par pousser les autres au bord de la folie, les incitant à adopter une conduite franchement douteuse et plus que discutable. Même le plus placide des bonzes bouddhistes sous morphine finira par devenir un monstre d'exaspération et de frustration, à l'affût de la première occasion -fût-elle en virage ultra-dangereux avec franchissement de ligne continue et ravin adjacent- pour placer un monstrueux extérieur ou intérieur à l'impudente limace, en général inconsciente de la détresse automobile qu'elle provoque. La tortue anémique a comme effet corrolaire de rendre les autres conducteurs franchement cons et étonnament irritables. Les passagers d'un véhicule pris dans le sillage d'une tortue doivent, pour leur propre sécurité, garder ceci en mémoire. On a vu trop de couples détruits, trop de passagers débarqués en rase-campagne sur un bord de départementale, trop d'enfants baillonnés dans le coffre à cause d'une tortue.
Le Taré
Espèce à durée de vie réduite, le taré est une espèce dangereuse. C'est lui qui passe à 110 sur la bande d'arrêt d'urgence parce que les bouchons, très peu pour lui, merci. Il n'est pas rare en plus qu'il conduise un tas de boue dont il pousse le moteur un peu plus que de raison, laissant derrière lui un sillage obscur et nauséabond. Evidemment, il conduit sans ceinture, parce que ça l'empêche de conduire avec un pied sur le tableau de bord (celui qui sert à rien, là, celui que les autres mettent d'habitude sur le frein). Il n'aime rien mieux que de frôler les autres voitures à une vitesse indécemment surréaliste, et le slalom routier n'a plus de secrets pour lui (même si parfois il accroche, pardon il rippe un peu sur les autres).
Le Taré possède quelques sous-espèces dont le Petit branleur ou Gros Mickey, qui pense pouvoir faire au moins aussi bien que Sébastien Loeb parce qu'il a fait péter les scores sur Gran Turismo. Il conduit la voiture paternelle (il n'est pas rare que celui-ci soit un roi du monde, d'ailleurs), beaucoup trop puissante pour lui, et pense que rouler à 150 sur le périph' fait de lui un vrai, un dur. Il ne respecte absolument rien qui possède moins de 180 chevaux.
Le Pétochard
C'est une sorte de variante de la Tortue anémique. Le pétochard, comme son nom l'indique, tremble comme une machine à laver en mode essorage dès qu'il se trouve sur une route fréquentée. Il n'aime pas la vitesse, pas les virages, pas les routes à double-sens, pas les autres véhicules, pas la pluie, pas la nuit, pas les piétons, etc... Il s'arrête 30 secondes dès qu'il voit un stop sur une autre voie que la sienne, au cas où. Il regarde 28 fois à droite et à gauche avant de s'engager, et recommence tout le processus si par malheur une voiture a le temps de s'approcher à moins de 150 mètres pendant le -long- laps de temps nécessaire. Il est incapable de prendre le périph' ou de conduire dans Paris, puisqu'il est incapable de s'imposer. Même sur autoroute il attend sur la bande d'accélération que les 4 voies soient dégagées avant de s'engager. Il fait une pause toutes les 20 minutes, parce que toutes les 2h ça lui paraît un peu beaucoup. C'est aussi lui qui change de portière à la moindre éraflure, parce qu'on sait jamais, on plaisante pas avec la sécurité, oh.
Voilà quelques échantillons croisés lors de mes -nombreux- kilomètres parcourus à bouffer du bitume. Il y en a sans doute d'autres, et puis l'évolution nous en aménera des toutes neuves aussi... ^^
Cet article est quelque part un petit hommage à Steve Irwing, Crocodile Hunter australien mort en tournage après avoir taquiné de trop près une raie qui l'a mortellement piqué en plein thorax. Tu avais peut-être déjà vu un de ses docus, c'était un blondinet toujours en tenue d'explorateur, qui se frottait a à peu près toutes les espèces les plus dangereuses de la création, avec pas mal d'humour. Comme le dit son père, c'est sans doute pour lui une plus belle mort que de finir sous un bus.