24
En ce moment je regarde la saison 4 de 24. J'ai commencé vendredi, et comme cette série est hautement addictive, j'en ai vu 18 episodes en 3 jours. Depuis la saison 1 je suis assez accro, et je suis pas le seul. Le principe est simple : 24 comme 24 épisodes pour 24 heures consécutives, montées en temps réel (à peu près), un chronomètre s'affichant de temps en temps pour rappeler l'implacable contre-la-montre. La VF donne parfois l'impression d'un non-respect du temps, c'est parce qu'elle n'est pas calée comme la VO qui est coupée de 4/5 minutes de pub toutes les 10 minutes. Il y a souvent plusieurs intrigues en parallèle, on voit donc souvent utilisée la technique du split-screen qui permet de suivre de deux à quatre lieux en même temps, pour faire un point de chaque situation et rappeler que pendant ce qui se déroule à l'écran d'autres choses se passent ailleurs.
Malgré ses défauts (comme des sous-intrigues parfois franchement gavantes), j'aime beaucoup cette série, pas toujours hyper-crédible, mais super nerveuse, au scénar toujours bien mené et qui tient totalement en haleine et arrive toujours à surprendre. Jack Bauer est un super-héros moderne, à côté de qui James Bond est un sacré ringard. Bauer, l'agent ultime, prêt à presque tous les sacrifices et entorses aux protocoles pour mener à bien sa mission, est presque increvable malgré ce qu'il se prend dans la tronche ; il n'est jamais pris dans les bouchons à L.A ce qui relève du miracle ; les terroristes choisissent toujours L.A comme base d'opérations, là où est justement Bauer... On peut aussi s'étonner de la rapidité avec laquelle certains réseaux sont infiltrés ou démasqués, ce genre de choses, mais quand on est dans la série on se laisse porter et ça fonctionne impec'. Si on accepte le postulat de la série d'action super nerveuse à grand spectacle, ça marche sans problème ; si on s'attend à une série réaliste sur le contre-terrorisme, on trouvera à redire. Par exemple dans cette saison, un terroriste coupe le doigt d'un gars pour utiliser son empreinte sur un lecteur biométrique et voler un équipement de haute technologie, ce qui est peu crédible car les détecteurs modernes repèrent si un doigt est encore irrigué ou non par un coeur qui bat...
Ce qui est surprenant aussi, ce sont les enjeux et les rebondissements que placent les scénaristes. Complots contre des politiques, bombes nucléaires, armes biologiques, la série ne s'impose aucun interdit dans la surenchère, et c'est ça qui est bon ! Parce que le scénario ne fait jamais traîner en longueur une situation plus que nécessaire, et il n'est pas rare de voir arriver en milieu de saison la résolution de ce qu'on pensait être l'enjeu principal, avant de voir la série repartir de plus belle. Et les gentils meurent aussi, même ceux qu'on supposait immortels comme dans toute série traditionnelle. Et Jack et son équipe de la CTU échouent parfois à empêcher un évènement tragique qu'on croyait impossible. Bref, il est impossible d'avoir des certitudes sur la probabilité que tel ou tel évènement se produise, et la surprise est toujours au rendez-vous.
Une série d'action qui dépote carrément et enfonce pas mal d'autres productions du même type, donc. Mais en regardant cette saison, j'ai essayé d'y penser de façon un peu différente, et de la voir avec un peu plus de recul qu'en simple spectateur accro. Et certaines choses sont parfois un peu dérangeantes à la réflexion. Par exemple, Bauer (disons qu'il incarne aussi les autres agents) n'hésite en général qu'une demi-seconde avant de recourir à la violence pour faire parler ses ennemis. Dans la série ça se comprend assez bien en général, mais quelle impression cela laisse-t-il à un public ? Celui du recours systématique et justifié à la torture, qui est affiché comme le seul moyen efficace pour contrer la vilénie des terroristes (je simplifie volontairement). Jack ne se plante presque jamais dans son recours à la violence, il ne tape que des terroristes. Dans cette saison c'est un poil différent, mais l'impression que ça laisse est que pour une petite erreur sans grosses conséquences, les résultats obtenus en cas de succès compensent allègrement le risque. Et dans un pays qui autorise le recours à la torture à Guantanamo, je trouve ça un peu limite. Ca doit faire les affaires du Pentagone (entre autres) de voir la torture ainsi favorablement exposée et qi peu remise en quoi éthiquement. Le recours à la torture est un sujet fort épineux que je ne développerai pas plus ici, mais je pense que la série a un effet un peu pervers sur la perception de la torture dans le grand public.
Une aute chose un peu gênante, c'est que sur les dernières saisons, la menace est pas mal islamiste. C'est logique vu le 11 septembre et l'actualité, rien à redire là-dessus. Mais à part une petite réflexion de temps en temps, je trouve la série un peu légère sur la dissociation islam/terrorisme. Cette saison offre une scène expliquant ça, mais quelques minutes noyée dans le lot c'est peu. Et si il y a des traîtres dans les rangs des américains pur souche (à ce niveau, beaucoup de salopards dans la série sont de bons 'ricains de souche), il n'y a pas vraiment de musulman parmi les gentils importants, ce qui aurait été un signe fort et clair (parce que pour qu'un message passe il faut parfois mettre les choses bien en évidence), et c'est un peu dommage. Sur ce, j'y retourne, parce que je suis dans un suspens monstrueux et que j'en peux plus d'attendre pour savoir la suite !
PS : ATTENTION, SPOILER SAISON 1 ET 3 DANS LES COMMENTAIRES.
Malgré ses défauts (comme des sous-intrigues parfois franchement gavantes), j'aime beaucoup cette série, pas toujours hyper-crédible, mais super nerveuse, au scénar toujours bien mené et qui tient totalement en haleine et arrive toujours à surprendre. Jack Bauer est un super-héros moderne, à côté de qui James Bond est un sacré ringard. Bauer, l'agent ultime, prêt à presque tous les sacrifices et entorses aux protocoles pour mener à bien sa mission, est presque increvable malgré ce qu'il se prend dans la tronche ; il n'est jamais pris dans les bouchons à L.A ce qui relève du miracle ; les terroristes choisissent toujours L.A comme base d'opérations, là où est justement Bauer... On peut aussi s'étonner de la rapidité avec laquelle certains réseaux sont infiltrés ou démasqués, ce genre de choses, mais quand on est dans la série on se laisse porter et ça fonctionne impec'. Si on accepte le postulat de la série d'action super nerveuse à grand spectacle, ça marche sans problème ; si on s'attend à une série réaliste sur le contre-terrorisme, on trouvera à redire. Par exemple dans cette saison, un terroriste coupe le doigt d'un gars pour utiliser son empreinte sur un lecteur biométrique et voler un équipement de haute technologie, ce qui est peu crédible car les détecteurs modernes repèrent si un doigt est encore irrigué ou non par un coeur qui bat...Ce qui est surprenant aussi, ce sont les enjeux et les rebondissements que placent les scénaristes. Complots contre des politiques, bombes nucléaires, armes biologiques, la série ne s'impose aucun interdit dans la surenchère, et c'est ça qui est bon ! Parce que le scénario ne fait jamais traîner en longueur une situation plus que nécessaire, et il n'est pas rare de voir arriver en milieu de saison la résolution de ce qu'on pensait être l'enjeu principal, avant de voir la série repartir de plus belle. Et les gentils meurent aussi, même ceux qu'on supposait immortels comme dans toute série traditionnelle. Et Jack et son équipe de la CTU échouent parfois à empêcher un évènement tragique qu'on croyait impossible. Bref, il est impossible d'avoir des certitudes sur la probabilité que tel ou tel évènement se produise, et la surprise est toujours au rendez-vous.Une série d'action qui dépote carrément et enfonce pas mal d'autres productions du même type, donc. Mais en regardant cette saison, j'ai essayé d'y penser de façon un peu différente, et de la voir avec un peu plus de recul qu'en simple spectateur accro. Et certaines choses sont parfois un peu dérangeantes à la réflexion. Par exemple, Bauer (disons qu'il incarne aussi les autres agents) n'hésite en général qu'une demi-seconde avant de recourir à la violence pour faire parler ses ennemis. Dans la série ça se comprend assez bien en général, mais quelle impression cela laisse-t-il à un public ? Celui du recours systématique et justifié à la torture, qui est affiché comme le seul moyen efficace pour contrer la vilénie des terroristes (je simplifie volontairement). Jack ne se plante presque jamais dans son recours à la violence, il ne tape que des terroristes. Dans cette saison c'est un poil différent, mais l'impression que ça laisse est que pour une petite erreur sans grosses conséquences, les résultats obtenus en cas de succès compensent allègrement le risque. Et dans un pays qui autorise le recours à la torture à Guantanamo, je trouve ça un peu limite. Ca doit faire les affaires du Pentagone (entre autres) de voir la torture ainsi favorablement exposée et qi peu remise en quoi éthiquement. Le recours à la torture est un sujet fort épineux que je ne développerai pas plus ici, mais je pense que la série a un effet un peu pervers sur la perception de la torture dans le grand public.Une aute chose un peu gênante, c'est que sur les dernières saisons, la menace est pas mal islamiste. C'est logique vu le 11 septembre et l'actualité, rien à redire là-dessus. Mais à part une petite réflexion de temps en temps, je trouve la série un peu légère sur la dissociation islam/terrorisme. Cette saison offre une scène expliquant ça, mais quelques minutes noyée dans le lot c'est peu. Et si il y a des traîtres dans les rangs des américains pur souche (à ce niveau, beaucoup de salopards dans la série sont de bons 'ricains de souche), il n'y a pas vraiment de musulman parmi les gentils importants, ce qui aurait été un signe fort et clair (parce que pour qu'un message passe il faut parfois mettre les choses bien en évidence), et c'est un peu dommage. Sur ce, j'y retourne, parce que je suis dans un suspens monstrueux et que j'en peux plus d'attendre pour savoir la suite !PS : ATTENTION, SPOILER SAISON 1 ET 3 DANS LES COMMENTAIRES.