Powers
Une nouvelle dose de comics états-uniens (c'est moche comme mot, hein ?) avec une série scénarisée par Brian Michael Bendis et mise en image par Michael Avon Oeming : Powers. Comme son nom le suggère fortement, il s'agit de comics super-héroïque. Toutefois, son point de vue est différent des séries mainstream traditionnelles : dans Powers, on suit des flics humains chargés de s'occuper des affaires impliquant des gens à pouvoirs. Une série policière avec des gens à pouvoirs, un peu comme Top Ten d'Alan Moore mais en plus noir. Le ton est de plus assez cash, le langage cru, les images parfois assez choc et la série est globalement très sombre, aussi bien dans le scénario que dans les images. C'est du Bendis, donc il y a énormément de dialogues qui permettent de caractériser fortement les personnages ; c'est du Oeming donc il y a même un peu de fesse ici ou là, ce qui est suffisament rare dans les comics pour être signalé. La série est découpée en arcs de longueur variable, qui sont autant d'enquêtes, et la série est guidée par plusieurs fils conducteurs et mystères qui évoluent au cours des épisodes.
Le premier TPB, Who killed Retro-girl ?, commence par la mort d'une des héroïnes les plus populaires du pays. Deena Pilgrim, jeune fliquette, vient d'être mutée dans le service s'occupant des gens à pouvoirs et est affectée sur l'affaire avec la légende des flics Christian Walker. Les deux héros, dotés chacun d'un fort caractère, vont devoir apprendre à se faire confiance et à faire équipe en même temps qu'ils progressent dans leur enquête. Cet arc permet de mettre en place les personnages et leur situation, mais aussi l'univers de la série, une vision très sombre de ce que pourrait être réellement une société en train de sombrer avec une foule de gens à pouvoirs.
Le second TPB, Roleplay, peut-être le moins bon, amène les enquêteurs à se pencher sur des étudiants jouant un jeu de rôle grandeur nature en incarnant des super-héros. Cet arc permet surtout de continuer à cerner les rapports entre humains normaux et gens à pouvoir, pouvant aller de l'admiration à la haine.
Le 3e TPB, Little Deaths, est le plus léger et amusant de tous (je l'ai en VF, et je viens de comprendre le titre VO ^^), et s'intéresse à la star-attitude des héros et comment ceux-ci jouent de leur aura.
C'est dans le 4e TPB, Supergroup, que la série prend un virage appuyé vers un grand cynisme et une grande noirceur, devanant plus radicale mais aussi plus intéressante. Pilgrim et Walker enquêtent sur la mort de membres d'une équipe très célèbre, et tombent sur des choses très compromettantes. On y parle financement des héros, manipulations médiatiques, contrats, pognon et star-system de façon très pessimiste, cynique et sombre.
Anarchy, le 5e TPB, pousse un peu plus loin dans cette veine en parlant de la montée des réactions radicales anti-héros parmi la population. On y parle racisme, violence aveugle et barbare, xénophobie, et autres réjouissances.
The sellouts, le 6e TPB, marque un tournant décisif dans la série. Une nouvelle fois, une super-équipe démantelée se retrouve au centre de l'histoire, avec ses lourds secrets. Cette fois-ci, Bendis s'interroge plutôt sur la légitimité de ces justiciers, et va jusqu'au bout de sa logique dans un final qui change radicalement la donne de la série, pour les personnages comme pour leur univers.
Forever, le 7e TPB, ne suit pas chronologiquement les précédents et lève le voile sur le mystère des origines de Walker et l'émergence de gens dotés de pouvoirs. Il marque aussi la fin du premier volume de la série.
Après un changement d'éditeur (Marvel Icons après Image), la série repart dans un volume 2 dont le premier TPB, Legends, reprend quelques temps après là où The sellouts s'était arrêté. Beaucoup de choses ont changé, les amis d'hier sont parfois les cibles d'aujourd'hui et Walker et Pilgrim doivent gérer cette nouvelle situation ainsi que les conséquences des évènements précédents. Ce TPB permet de faire le point sur les nouvelles bases de la série et de montrer l'évolution des personnages, en particulier Pilgrim, particulièrement marquée par ce qui s'est produit.
Le 9e TPB, Psychotic, continue de se pencher de près sur l'évolution de Pilgrim, particulièrement malmenée et perturbée depuis quelques temps. Après s'être beaucoup interrogé sur les super-héros dans le premier volume, Bendis se penche à présent plutôt sur ses personnages qui glissent dangereusement vers le côté obscur.
A travers sa série, assez remarquable tout du long, Bendis s'interroge en fait sur notre société et ses dérives. Règne de l'argent à tout prix, pertes des repères moraux, décisions unilatérales des puissants, dérives des médias, montée des violences, xénophobie, tous les travers de la société de Powers sont en fait ceux de la nôtre poussés à l'extrême. Bendis citique violemment ce qui ne lui plaît pas chez lui, en mettant en scène des super-héros et des humains se débattant au milieu. Il suscite la réflexion, donne son point de vue mais ne l'impose pas et laisse au lecteur le soin de tirer ce qu'il veut de ses histoires sans essayer de forcer le passage à ses idées. Les personnages sont de plus très bien foutus et on s'intéresse vraiment à eux, en plus des histoires propres à chaque arc. Niveau graphique, le style d'Oeming est assez particulier, et il faut sans doute un peu de temps à un oeil novice pour s'y faire. Le trait est dynamique, très efficace, d'une simplicité qui révèle une grande maîtrise. La mise en scène est très réussie, et les planches méritent vraiment d'être regardées. Bref, Powers c'est du haut niveau, mais pas forcément très facile d'accès à première vue. Pourtant ça se lit très bien, et ça vaut vraiment le coup. En tout cas moi j'attends le TPB 10 : Cosmic, avec une grande impatience, ainsi que le 11e : Secret Identity, déjà annoncé.
Le premier TPB, Who killed Retro-girl ?, commence par la mort d'une des héroïnes les plus populaires du pays. Deena Pilgrim, jeune fliquette, vient d'être mutée dans le service s'occupant des gens à pouvoirs et est affectée sur l'affaire avec la légende des flics Christian Walker. Les deux héros, dotés chacun d'un fort caractère, vont devoir apprendre à se faire confiance et à faire équipe en même temps qu'ils progressent dans leur enquête. Cet arc permet de mettre en place les personnages et leur situation, mais aussi l'univers de la série, une vision très sombre de ce que pourrait être réellement une société en train de sombrer avec une foule de gens à pouvoirs.
Le second TPB, Roleplay, peut-être le moins bon, amène les enquêteurs à se pencher sur des étudiants jouant un jeu de rôle grandeur nature en incarnant des super-héros. Cet arc permet surtout de continuer à cerner les rapports entre humains normaux et gens à pouvoir, pouvant aller de l'admiration à la haine.
Le 3e TPB, Little Deaths, est le plus léger et amusant de tous (je l'ai en VF, et je viens de comprendre le titre VO ^^), et s'intéresse à la star-attitude des héros et comment ceux-ci jouent de leur aura.
C'est dans le 4e TPB, Supergroup, que la série prend un virage appuyé vers un grand cynisme et une grande noirceur, devanant plus radicale mais aussi plus intéressante. Pilgrim et Walker enquêtent sur la mort de membres d'une équipe très célèbre, et tombent sur des choses très compromettantes. On y parle financement des héros, manipulations médiatiques, contrats, pognon et star-system de façon très pessimiste, cynique et sombre.
Anarchy, le 5e TPB, pousse un peu plus loin dans cette veine en parlant de la montée des réactions radicales anti-héros parmi la population. On y parle racisme, violence aveugle et barbare, xénophobie, et autres réjouissances.
The sellouts, le 6e TPB, marque un tournant décisif dans la série. Une nouvelle fois, une super-équipe démantelée se retrouve au centre de l'histoire, avec ses lourds secrets. Cette fois-ci, Bendis s'interroge plutôt sur la légitimité de ces justiciers, et va jusqu'au bout de sa logique dans un final qui change radicalement la donne de la série, pour les personnages comme pour leur univers.
Forever, le 7e TPB, ne suit pas chronologiquement les précédents et lève le voile sur le mystère des origines de Walker et l'émergence de gens dotés de pouvoirs. Il marque aussi la fin du premier volume de la série.
Après un changement d'éditeur (Marvel Icons après Image), la série repart dans un volume 2 dont le premier TPB, Legends, reprend quelques temps après là où The sellouts s'était arrêté. Beaucoup de choses ont changé, les amis d'hier sont parfois les cibles d'aujourd'hui et Walker et Pilgrim doivent gérer cette nouvelle situation ainsi que les conséquences des évènements précédents. Ce TPB permet de faire le point sur les nouvelles bases de la série et de montrer l'évolution des personnages, en particulier Pilgrim, particulièrement marquée par ce qui s'est produit.
Le 9e TPB, Psychotic, continue de se pencher de près sur l'évolution de Pilgrim, particulièrement malmenée et perturbée depuis quelques temps. Après s'être beaucoup interrogé sur les super-héros dans le premier volume, Bendis se penche à présent plutôt sur ses personnages qui glissent dangereusement vers le côté obscur.
A travers sa série, assez remarquable tout du long, Bendis s'interroge en fait sur notre société et ses dérives. Règne de l'argent à tout prix, pertes des repères moraux, décisions unilatérales des puissants, dérives des médias, montée des violences, xénophobie, tous les travers de la société de Powers sont en fait ceux de la nôtre poussés à l'extrême. Bendis citique violemment ce qui ne lui plaît pas chez lui, en mettant en scène des super-héros et des humains se débattant au milieu. Il suscite la réflexion, donne son point de vue mais ne l'impose pas et laisse au lecteur le soin de tirer ce qu'il veut de ses histoires sans essayer de forcer le passage à ses idées. Les personnages sont de plus très bien foutus et on s'intéresse vraiment à eux, en plus des histoires propres à chaque arc. Niveau graphique, le style d'Oeming est assez particulier, et il faut sans doute un peu de temps à un oeil novice pour s'y faire. Le trait est dynamique, très efficace, d'une simplicité qui révèle une grande maîtrise. La mise en scène est très réussie, et les planches méritent vraiment d'être regardées. Bref, Powers c'est du haut niveau, mais pas forcément très facile d'accès à première vue. Pourtant ça se lit très bien, et ça vaut vraiment le coup. En tout cas moi j'attends le TPB 10 : Cosmic, avec une grande impatience, ainsi que le 11e : Secret Identity, déjà annoncé.